Le Rassemblement Insoumis
- Isaac Woerlen
- 4 déc. 2024
- 3 min de lecture
Aujourd’hui, c’est le Rassemblement National qui est allongé sur la table d’examen du Docteur Woe, après avoir troqué ses bottes nationalistes pour les chaussons dociles des Insoumis. Oui, hélas. Le RN, ce parti qui clamait haut et fort sa détestation de La France Insoumise, lui trouve soudainement des qualités insoupçonnées.
La raison ? Une motion de censure qui pousse le RN à courber l’échine pour grappiller un semblant de pertinence. Trahison...
Autopsions d’abord cette mutation intrigante. Hier encore, le RN pestait contre les alliances de façade et les tambouilles des professionnels de la politique. Aujourd’hui, il joue une coalition de circonstance. Cynisme ?

Quand le RN cire les pompes des Insoumis
Hier encore, Marine Le Pen vilipendait la "gauche déconstructrice" et ses alliés d’opérette. Tout le RN pestait contre les alliances de façade et les tambouilles politiciennes. Aujourd’hui, on constate une servilité presque touchante. Cette volte-face, bien que justifiée par la haine commune du gouvernement Barnier, sent bon la soumission déguisée en opportunisme.
Les discours enflammés de Marine Le Pen sur l’indépendance politique semblent bien fades face à cette alliance de circonstance. Alors que NFP reste ostensiblement aux commandes de cette motion de censure, le RN joue les seconds violons avec une docilité déconcertante. À ce rythme, on se demande si Jean-Luc Mélenchon ne leur a pas passé un coup de polish en prime.
LFI, le maître des horloges
LFI mène la danse, tandis que le RN suit, les bras chargés de fleurs et de promesses. Ce n’est plus un partenariat, c’est un asservissement consentant. En s'alignant sur les objectifs des Insoumis, le RN semble prêt à perdre son honneur.
Et il se fera enfler... Sandrine Rousseau affirme déjà qu'elle ne votera pas la motion de censure du RN. Aucune réciprocité à cette soudaine allégeance tactique. Le RN, qui se voulait alternative au "système", finit par en devenir la caricature.
Les électeurs grognent
La chute de Barnier pour quoi ? Imaginons que cette motion de censure aboutisse. Que se passe-t-il ? Rien. Un nouveau Barnier viendra remplacer l’ancien, avec un programme similaire. Mais cela, le RN et LFI s’en moquent.
Pour eux, l’objectif n’est pas de changer les choses, mais de faire du bruit, d’occuper le devant de la scène et d’ajouter une ligne à leur CV politique.
Dans la rue, les commentaires acerbes fusent. "Qu’ils reprennent leur dignité !" s’indignent des partisans trahis. "Le RN qui suit LFI, c’est comme un lion qui se fait dresser par un dompteur de cirque !" Ces voix révèlent une fracture profonde au sein de la base électorale du parti, désormais sceptique face à ses choix stratégiques.
Cette manœuvre pourrait coûter cher au RN, non seulement en crédibilité, mais aussi en électeurs. En adoptant une posture soumise, Marine Le Pen risque de transformer son parti en simple figurant du paysage politique.
Pacte secret ?
Quand on y regarde de plus près, les similitudes entre LFI et RN sont plus nombreuses qu’il n’y paraît :
Interventionnisme étatique : LFI et RN, ces jumeaux de l’interventionnisme, ambitionnent de relocaliser l’industrie et critiquent le libre-échange. On dirait presque le même programme, habillé de couleurs différentes.
Assistanat : RN et LFI se disputent le titre de champion de la générosité sociale et proposent une retraite à 60 ans, des augmentations de bas salaires et autres mesures populistes.
SMIC : LFI veut augmenter le SMIC, le RN demande que les patrons le fassent moyennant un allégement des cotisations limité dans le temps (comme d'habitude).
Une TVA réduite : On vous rabâche les oreilles avec la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité. Peu importe si cela manque de cohérence fiscale, ça fait joli sur un tract.
Europe : Les deux partis ont des positions similaires pour critiquer l'Europe et ses règles. Ils ont tous deux songé à quitter l'UE.
Contrôle de l'État : Les deux partis sont favorables à un État contrôlant davantage l'économie et la société. On est très loin du libéralisme.
Une rhétorique populiste : "Le peuple contre les élites", un slogan interchangeable entre les deux camps.
Si l’immigration reste le dernier bastion de divergence, il semble clair que cette motion de censure rapproche ces deux partis plus qu’elle ne les oppose. Peut-être que l’histoire retiendra cette motion comme l’acte de naissance du "Rassemblement Insoumis".

Le laquais du système
Le RN, se targuait d’être hors système. Désormais il s'incline devant son prétendu ennemi. À faire trop de politique politicienne, Marine Le Pen et son parti vont devenir les jouets dociles des Insoumis. Cette motion de censure dévoile une vérité cruelle : sous ses airs de lion rugissant, le RN s’avère être un chaton prêt à ronronner dans les bras de LFI.