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État et Mafia

Où l'on apprend que l'Etat ressemble étrangement à une Mafia "légitimisée".

État et Mafia

La Revue de l'Economie

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Interview du Docteur Woe

 



La Revue de l'Economie : Dr. Woe, vous affirmez que l’État et la mafia sont fondamentalement identiques. Pouvez-vous nous expliquer comment vous arrivez à une telle conclusion ?


Dr. Woe : Avec plaisir, et il faut commencer par comprendre la naissance de l’État. Tout comme la mafia, il est né dans la violence, le vol et l'extorsion.

Prenez un moment pour réfléchir : l’État n’a pas émergé comme un gentil protecteur des citoyens. Non, il s’est imposé par la force, par la domination de groupes sur d’autres, en s’octroyant le contrôle d’un territoire. Les premiers royaumes, les empires, même les nations modernes, tous ont leurs racines dans la guerre, l’usurpation et la conquête.


C’est exactement la même logique qu’une mafia : un clan qui prend le dessus et impose ses règles sur un territoire. La différence ? L’État est, en quelque sorte, le dernier gang debout. Il a survécu à toutes les luttes de pouvoir violentes de l’Histoire.


La Revue de l'Economie : Mais l’État est légitime, contrairement à la mafia.


Dr. Woe : Le mécanisme de légitimation est fascinant. L’État s'est imposé non pas parce qu’il est moralement supérieur, mais simplement parce qu’il a su écraser la concurrence.


Puis, en défendant son territoire contre d'autres gangs prédateurs, il est devenu le "protecteur naturel" de la population qu'il ponctionnait et malmenait. Enfin, tout cela a évolué vers une logique de protection contre tribut, toujours vraie aujourd'hui.


Pour autant, cette légitimité repose sur une fiction soigneusement entretenue. Si demain, une mafia devenait plus organisée, plus "juste", et mieux acceptée que l’État, cette fiction s’effondrerait.


Prenons l’exemple de ces quartiers en France, appelés "zones de non-droit". Dans ces quartiers, l’État a largement perdu le contrôle, laissant place à des mafias locales, souvent dominées par des réseaux de trafic aux mains de certaines communautés. Ces mafias imposent leurs propres règles et bénéficient de la légitimité locale parce qu’elles incarnent une culture ou des valeurs perçues comme plus proches de celles des habitants que celles de l’État français.


Les populations de ces quartiers, confrontées à un État absent ou perçu comme oppresseur, se tournent vers ces structures criminelles pour assurer une forme d’ordre et de sécurité. Ils ont leurs codes, leurs "lois", leur organisation propre. En cela, ces mafias ne diffèrent pas tant de l’État.


Dans ces zones, l'État a perdu le monopole de la violence et sa légitimité est concurrencée et même contestée. Une mafia locale défie le monopole de l'État, s'installe, s'enracine, et à terme elle pourra paraître plus légitime à certains.


La Revue de l'Economie : L'État ne serait que violence ?


Dr. Woe : Disons que, la violence est son moteur : l’État n’a jamais cessé d’être violent. Regardez autour de vous : comment l’État collecte-t-il ses impôts ? Par des menaces de sanctions, des saisies, voire la prison. Comment impose-t-il ses lois ? Avec une police armée et, si nécessaire, des militaires. Si vous désobéissez, vous serez contraint par la force.


La mafia procède exactement de la même manière : elle impose ses règles par la peur et la coercition. Ce vernis de légitimité dont je parlais tout à l’heure n’est qu’un masque destiné à faire oublier que tout repose sur la force brute.


La Revue de l'Economie : Mais l'État est aussi celui qui construit les routes, qui éduque nos enfants, qui soigne les malades...


Dr. Woe : Au fil des millénaires, l'État a compris qu'il tirerait davantage de bénéfices d'une population plus productive, en bonne santé et de bonne humeur. Il est dans son intérêt de maximiser l'impôt et de préserver ses privilèges, n'est-ce pas ? Encore faut-il, pour rester en place, qu'il maintienne son acceptation par le peuple, c'est-à-dire son monopole.


Rappelez-vous la Révolution de 1789. Si le peuple a réussi à se débarrasser d'un groupe violent et qui n'était plus accepté, à savoir le roi et sa cour, c'est le groupe suivant qui a pris sa place et ses privilèges, bien sûr en expliquant que c'était pour le bien du peuple et en octroyant quelques concessions au passage afin de calmer les ardeurs.


Aujourd'hui la caste qui gouverne ne fait plus qu'envoyer des sucreries à la majorité qui vote, pour la calmer, tout en rançonnant outrancièrement ceux qui travaillent, via l'impôt. Et personne ne peut y échapper.


Toutes ces actions "positives" ne doivent pas masquer une réalité : la caste qui gouverne vous force à contribuer à ces services, que vous le vouliez ou non. La mafia fait de même. Dans certains quartiers, elle assure la sécurité, distribue des aides ou même offre des emplois, mais toujours dans le but de consolider son contrôle. Dans les deux cas, ces "services" ne sont que des moyens de maintenir leur emprise sur les populations.


La Revue de l'Economie : Mais comment l’État justifie-t-il tout cela aux yeux des citoyens ?


Dr. Woe : Là est la clé de sa "légitimité". L’État est un maître dans l’art de la justification.


Justification par la sécurité

L’État prétend que ses actions violentes sont nécessaires pour protéger ses citoyens. Il parle de lutte contre le terrorisme, de maintien de l’ordre, de crises sanitaires. Chaque nouvelle menace devient une excuse pour renforcer ses pouvoirs coercitifs.


Encadrement par la loi

L’État habille ses actions d’une façade légale. Arrestations, saisies, expropriations : tout est "conforme à la loi". La mafia, elle, impose ses propres règles sans ce vernis légal. Mais, au fond, la mécanique est la même.


Légitimation idéologique

L’éducation joue un rôle central. Dès l’enfance, on apprend que l’État est notre protecteur. Même lorsqu’il augmente les impôts ou réprime violemment des manifestations, il se présente comme un acteur du bien commun. C’est une histoire bien ficelée, mais cela reste une histoire.


La Revue de l'Economie : Cela signifie-t-il que l’État n’a rien de démocratique, malgré les apparences ?


Dr. Woe : Exactement. La véritable démocratie suppose que chaque citoyen ait une influence réelle sur les décisions qui le concernent. Mais dans notre système actuel, la complexité administrative, le poids des lobbies, et l’influence des élites bureaucratiques réduisent cette influence à néant. Regardez autour de vous : les lois sont souvent écrites ou inspirées par des technocrates ou des groupes d’intérêts, et non par les citoyens.


La caste qui gouverne est une entité qui s’auto-entretient, se protège, qui manipule les mécanismes démocratiques pour se renforcer. Elle agit pour ses propres intérêts, pas pour ceux du peuple.


L’idée que l’État représente le peuple parce qu’il organise des élections est une farce grossière. Elles sont un spectacle où le peuple choisit entre des candidats qui n'ont qu'une prétention : faire partie de cette caste pour en avoir les privilèges. Peu importe le résultat.


Les politiques de carrière, ces figures que nous croyons élire pour défendre nos intérêts, ne sont rien d’autre que des profiteurs dy système. Leur priorité ? Leur carrière, leurs alliances, et leur survie politique. Ce n’est pas le bien commun qui les anime, mais leur propre bénéfice. C'est le principe de la mafia.


La Revue de l'Economie : Quelles autres similitudes voyez-vous entre l’État et la mafia ?


Dr. Woe : Elles sont nombreuses ! Permettez-moi de les détailler.


Hiérarchie pyramidale

L’État et la mafia sont organisés de manière strictement hiérarchique. Un chef au sommet dicte les ordres, relayés par des intermédiaires jusqu’aux exécutants de terrain. Dans l’État, cela passe par une caste de hauts fonctionnaires, des préfets, et une armée de bureaucrates. Dans la mafia, ce sont le parrain, les lieutenants, et les soldats. Dans les deux cas, gare à celui qui remet en question la chaîne de commandement : l’État vous emprisonne ou vous écarte, la mafia vous élimine. Subtil, n’est-ce pas ?


Gestion des territoires et des ressources

L’État prélève des impôts pour financer ses activités et impose des lois pour contrôler son territoire. La mafia fait pareil : elle prélève des "taxes de protection" et impose ses propres règles dans les zones qu’elle domine. Là où l’État faillit, la mafia s’installe souvent comme un substitut. En Italie, par exemple, les mafias assurent parfois la sécurité ou l’accès à des services publics absents.


Corruption et collusion

L’État et la mafia excellent dans l’art de manipuler les institutions et d’acheter les individus. Le pantouflage, les conflits d’intérêts, les pots-de-vin, les échanges de faveurs… Vous trouvez ces pratiques dans les deux organisations. Et devinez quoi ? Les enveloppes discrètes de la mafia ou d'autres corrupteurs, finissent souvent dans les poches des représentants de... l’État.


Propagande et contrôle de l’image

L’État utilise la propagande pour se présenter comme un garant de la démocratie, de l’ordre et de la sécurité. La mafia, de son côté, cultive son image de protecteur des communautés locales. Dans les deux cas, l’objectif est le même : manipuler les perceptions pour garantir la soumission des populations.


La Revue de l'Economie : Quels sont, selon vous, les effets de tout cela sur la société ?


Dr. Woe : Les conséquences sont désastreuses. D’abord, il y a une perte de confiance dans les institutions. Quand les citoyens voient l’État comme une mafia en costume-cravate, la contestation et la désobéissance civile deviennent inévitables. Ensuite, il y a le renforcement des inégalités : les élites capturent les ressources publiques, laissant les populations marginalisées se débattre avec les miettes. Enfin, la corruption gangrène les institutions, érodant la démocratie et ouvrant la porte à des régimes autoritaires. N'est-ce pas Macron qui a imposé de son propre chef, 1 000 milliards de dettes de plus aux français, sans que nous puissions y redire ? Nous voilà endettés outrancièrement par le fait du prince.


La Revue de l'Economie : Cela signifie-t-il qu’il n’existe aucune solution pour sortir de ce cercle vicieux ?


Dr. Woe : Si, mais elle nécessite une transformation profonde. Cela commence par une réduction drastique du poids de l’État et un renforcement de la primauté du droit.


La règle de droit, c’est l’idée que personne, pas même ceux qui gouvernent, n’est au-dessus de la loi. Elle garantit que les lois sont générales, impersonnelles et appliquées de manière égale à tous. Contrairement à la législation issue des "guignols politiques", qui change au gré des intérêts partisans, la règle de droit repose sur des principes constants et inviolables.


Quelques rares pays sont allés dans ce sens, la Suisse par exemple. C'est aussi la démarche que Trump et Musk se proposent de faire en Amérique, ou Milei en Argentine. L’objectif n’est pas d’éliminer l’État, mais de le remettre à sa place : un arbitre soumis à des règles claires, et non une force autonome dictant sa volonté.


Et surtout, il faut une nouvelle génération d’acteurs capables de porter cette transformation. Certainement pas les politiques traditionnels, ces "guignols" de carrière. La solution repose sur les Nétocrates, une élite éclairée, guidée par une compréhension globale des enjeux et une vision long-termiste. Ces individus ne cherchent pas à entretenir leur pouvoir personnel, mais à instaurer une gouvernance fondée sur la justice et l’efficacité collective.


Mais bon, je ne vais pas tout vous révéler aujourd’hui… gardons cela pour une prochaine interview, d’accord ? 😉


La Revue de l'Economie : Merci, Dr. Woe. Une analyse aussi incisive qu’inquiétante !

Sources et références académiques

Les interviews du Docteur Woe s'appuient sur de nombreux ouvrages académiques et études d'experts que vous pouvez découvrir. Bonne lecture !

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