L'Etat moderne sera une Nétocratie
Où l'on apprend que pour survivre, l'État moderne devra se débarrasser de ses oripeaux électoralistes et mafieux.

La Revue de l'Economie
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Interview du Docteur Woe
La Revue de l'Economie : Docteur Woe, pour vous la démocratie est un système voué à l’autodestruction. Pourquoi un tel verdict ?
Docteur Woe : La démocratie… une machine à rêves brisés. Ce qui devait être un triomphe populaire est devenu une farce tragique. Au lieu d’une gestion réfléchie et durable, nous avons des politiques clientélistes, obsédés par leur réélection. La démocratie a transformé l’État en une vulgaire tirelire où chacun se sert, pendant que l’économie, le sens du collectif, et même la décence s’écroulent.
La Revue de l'Economie : Avant la démocratie, vous parlez souvent de l’État comme d’un patrimoine. Qu’est-ce que vous voulez dire par là ?
Docteur Woe : Avant que la démocratie ne s’impose, l’État était un bien privé, géré comme un héritage. Les monarques et aristocrates le voyaient comme un domaine à transmettre à leurs enfants. Chaque décision – qu’il s’agisse de bâtir un pont ou de lever une armée – était prise avec une vision à long terme. On consolidait le royaume pour garantir sa pérennité. C’était imparfait, mais logique : ruiner l’État, c’était ruiner sa propre descendance.
Grâce au capitalisme la démocratie est arrivée, et tout a changé. L’État est devenu un "bien public", autrement dit une vache à lait. Les politiciens sont des squatteurs temporaires qui exploitent tout ce qu’ils peuvent avant de filer. Leur horizon, c’est leur prochain mandat, pas l’avenir du pays. La stratégie ? Des promesses absurdes, financées par la dette. Et tant pis si tout s’effondre après leur départ.
La Revue de l'Economie : Vous parlez de promesses absurdes. Pouvez-vous développer ?
Docteur Woe : Bien sûr. Le système démocratique repose sur un axiome simpliste : pour être élu, il faut plaire à la majorité. Mais cette majorité n’est pas un modèle de sagesse économique, disons-le franchement. Elle ne veut pas plus d'efforts, elle veut du plaisir : plus de salaires, plus de primes, moins de taxes, plus de congés… bref, des "sucreries" pour apaiser ses caprices.
Les politiciens, pour rester au pouvoir, s’empressent de promettre tout et n’importe quoi : aides sociales, subventions, chèques chômage… Des politiques coûteuses et inefficaces qui alourdissent la dette publique. Et pour gérer ces largesses, il faut une administration encore plus tentaculaire. Résultat : un État obèse, une bureaucratie inefficace et des finances au bord de la faillite. Vous voulez un exemple ? Les "primes inflation" en France. Ça apaise temporairement, mais ça n’empêche pas le coût de la vie de grimper. C’est du court-termisme pur.
La Revue de l'Economie : Vous insistez beaucoup sur la dette. Pourquoi est-ce si central ?
Docteur Woe : Parce que la dette, c’est le cœur du piège. Quand les finances publiques explosent à cause des promesses électorales, l’État n’a que deux options : soit augmenter les impôts, soit emprunter. En France, on fait les deux, et à des niveaux stratosphériques. La dette publique dépasse les 3 000 milliards d’euros, et chaque année, on emprunte encore plus. Les seuls intérêts de la dette publique pèsent plus que le budget de l'Education nationale !
Et les impôts, n’en parlons pas. La fiscalité française est l’une des plus lourdes au monde. Entrepreneurs, artisans, agriculteurs : tout le secteur privé est étranglé. Mais ça ne suffit jamais. Alors, on s’endette encore. C’est un cercle vicieux où tout le monde finit par perdre.
La Revue de l'Economie : Ce cercle vicieux mène à quoi ?
Docteur Woe : À la paralysie économique et à la crise sociale. Regardez ce qui se passe : sous le poids des charges fiscales et des réglementations absurdes, les entreprises ferment ou délocalisent. Les entrepreneurs fuient. Résultat : chômage en hausse, salaires stagnants, et pouvoir d’achat qui s’effondre. La classe moyenne, celle qui porte l’économie sur ses épaules, est pressurée jusqu’à l’os.
Et là, c’est la panique. Les citoyens descendent dans la rue. Les grèves et les manifestations se multiplient. Et que font les politiques ? Ils reviennent à leur stratégie habituelle : promettre encore plus pour calmer la grogne. Augmentations, subventions, relances économiques artificielles… mais tout ça, c’est financé par une dette encore plus grande. La spirale infernale continue.
La Revue de l'Economie : Et selon vous, comment sortir de cette spirale infernale ?
Docteur Woe : La solution, c’est d’en finir avec la gouvernance des "guignols électoralistes". Si on veut un avenir pour l’État, il faut réintroduire une gestion à long terme, inspirée de l’État patrimonial. Mais attention, je ne propose pas un retour à la monarchie. Il faut moderniser le système en évoluant vers la NÉTOCRATIE.
La Revue de l'Economie : Une NÉTOCRATIE ? Qu’est-ce que c’est ?
Docteur Woe : Nétocratie vient du latin netus, signifiant "net" ou "purifié", et du grec kratos, qui signifie "pouvoir" ou "autorité". Ensemble, cela donne "le pouvoir du net" pour illustrer le pouvoir de la contribution nette.
Aujourd’hui, tout le monde peut voter, même ceux qui vivent sur le dos de l’État. Fonctionnaires, retraités, étudiants, cas sociaux, élus eux-mêmes : ils ne produisent rien pour la richesse nationale. Pourtant, ce sont eux qui dictent les politiques. C’est absurde.
En Nétocratie, c’est l’inverse. C’est la démocratie des contributeurs nets. Seuls ceux qui participent vraiment au financement de l’État ont le droit de vote. Entrepreneurs, artisans, agriculteurs, salariés du privé… bref, tous ceux qui créent de la richesse nette.
Pourquoi eux ? Parce que ce sont eux qui financent la nation et paient toutes les dépenses. Ils ont prouvé qu'ils sont bons gestionnaires et qu'ils ont l'habitude de considérer le long-terme. Ils savent qu’on ne peut pas dépenser sans compter et qu’il faut gérer avec décence et responsabilité.
La Revue de l'Economie : Et comment décider de qui vote et avec quel poids ?
Docteur Woe : Le critère, c’est la contribution nette. Par exemple, si vous êtes entrepreneur, que vous employez des gens et que vous payez des impôts, vous votez. Si vous êtes fonctionnaire, payé par ces mêmes impôts, non. C’est clair, c’est logique. L’idée, c’est que seuls ceux qui créent de la richesse indépendante des subventions publiques puissent participer à la gouvernance.
Quant au poids du vote, il pourrait être proportionnel à la contribution. Si vous contribuez davantage, votre voix compte davantage. Par exemple, un artisan qui paie ses cotisations sociales aurait une voix plus forte qu’un salarié à mi-temps, et un entrepreneur qui emploie dix personnes en aurait une encore plus importante. Ça peut sembler radical, mais c’est une manière d’éliminer le populisme : les politiques devraient convaincre ceux qui financent l’État, pas ceux qui vivent de lui.
La Revue de l'Economie : Certains diront que c’est injuste ou antidémocratique. Que leur répondez-vous ?
Docteur Woe : Ce système n’est pas injuste, il est juste logique. Aujourd’hui, c’est l’inverse qui est injuste. Une majorité non-contributive impose des choix qui pénalisent ceux qui produisent la richesse. C’est comme si une famille laissait ses enfants décider du budget mensuel : ils dépensent tout en jouets et bonbons pendant que les parents se débattent pour payer le loyer. La Nétocratie, c’est le retour de la responsabilité.
Aujourd'hui voilà ce qui est injuste : une majorité non-contributive impose des choix destructeurs à une minorité contributive. Elle transforme le droit de vote en un "droit de réclamer". La vraie démocratie, c’est la responsabilité. Si vous participez à la prospérité du pays, vous avez votre mot à dire. Si vous ne contribuez pas, pourquoi devriez-vous décider du destin de ceux qui le font ?
La Revue de l'Economie : Et si on ne change rien, que va-t-il se passer ?
Docteur Woe : Si rien ne change, la démocratie continuera sa spirale destructrice. L’État s’effondrera sous le poids de sa dette, de son bureaucratisme et de son clientélisme. L’économie s’asphyxiera, les inégalités exploseront, et les tensions sociales finiront par éclater. À terme, les citoyens perdront toute confiance dans le système, et nous basculerons soit dans un régime autoritaire, soit dans un éclatement anarchique du pays.
La Revue de l'Economie : En somme, la Nétocratie, c’est une démocratie "purifiée" ?
Docteur Woe : Absolument. C’est une démocratie ramenée à sa fonction essentielle : gouverner dans l’intérêt général. Mais pour cela, il faut que les décideurs aient un véritable lien avec la réalité économique.
La démocratie actuelle, telle qu’elle est conçue, est une machine à produire du court-termisme et du populisme. Elle est vouée à l’échec, car elle sacrifie l’avenir pour plaire à une majorité qui ne comprend pas – ou refuse de comprendre – les contraintes économiques.
La Nétocratie garantit que seuls ceux qui créent et financent la richesse peuvent décider de son utilisation. Une démocratie où la voix de celui qui produit compte, et où celui qui consomme sans produire n’a plus le pouvoir de ruiner les autres. Voilà ce que propose la Nétocratie.
Sources et références académiques
Les interviews du Docteur Woe s'appuient sur de nombreux ouvrages académiques et études d'experts que vous pouvez découvrir. Bonne lecture !