Ce village héroïque qui finance la France
Où l'on apprend que la France est entièrement dépendante d'un tout petit village menacé par l'Etat : le village du privé.

La Gazette du Fonctionnaire
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Interview du Docteur Woe
La Gazette du Fonctionnaire : Docteur Woe, vous affirmez que le secteur privé à lui seul finance tout le pays. Il rémunère les fonctionnaires, les retraités, et tous les autres.
C'est lui qui couvre la totalité des dépenses de l'Etat. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi, et nous donner une idée de la taille relative de ce "petit village" privé ?
Docteur Woe : Bien sûr, et les chiffres sont révélateurs. En France, nous avons une population de 67 millions d’habitants, dont seulement 30 millions sont des actifs (personnes en âge de travailler). Sur ces 30 millions, 6 millions sont des fonctionnaires.
Il reste alors 24 millions de personnes travaillant dans le secteur privé, qui financent à eux seuls, l’ensemble de la structure publique. C’est une minorité en nombre, mais c’est ce petit groupe qui porte littéralement tout le poids du pays.
La Gazette du Fonctionnaire : Ces 24 millions financent donc l’ensemble des services et structures publics ?
Docteur Woe : C'est pis que cela. Parmi ces 24 millions, on compte environ 7 millions de chômeurs et de bénéficiaires d’aides sociales qui ne contribuent pas.
Ce sont donc uniquement 17 millions de travailleurs du privé qui, par leurs impôts et cotisations, financent les services publics, les retraites, l’ensemble des prestations sociales, la santé, l'éducation, la défense, la police... Enfin, tout le pays !
La Gazette du Fonctionnaire : Cela signifie que 17 millions de personnes portent littéralement tout le poids des 67 millions d'habitants ?
Docteur Woe : Exactement, une personne du privé doit travailler pour quatre. Et si elle a des enfants, alors c'est chaud. Les 17 millions de travailleurs du privé supportent la charge colossale de "nourrir" tout un pays.
Ce sont leurs revenus qui financent non seulement les 7 millions de fonctionnaires, mais aussi les 17 millions de retraités, les 13 millions d’enfants et adolescents en âge scolaire, les 3 millions d’étudiants dans le supérieur, et les 7 millions de personnes bénéficiant de chômage ou de minimas sociaux, ainsi que 3 millions de "divers" : handicap, formation congé parental, etc.
La Gazette du Fonctionnaire : Mais les fonctionnaires et les retraités paient aussi des impôts, non ?
Docteur Woe : Ah, excellente question ! Oui, bien sûr, fonctionnaires et retraités paient des impôts. Mais permettez-moi une image : lorsqu’ils s’acquittent de leur impôt, ils ne font en réalité que redonner au budget de l’État une partie de leur revenu – un revenu qui, à l’origine, est financé par les impôts du secteur privé ! C’est donc, en quelque sorte, une opération blanche. Les salaires des fonctionnaires et les pensions des retraités proviennent des fonds collectés sur le travail et la production du privé.
En clair, ces impôts versés ne sont que le produit d’un recyclage fiscal imposé au privé.
La Gazette du Fonctionnaire : En somme, un déséquilibre énorme entre ceux qui produisent la richesse et ceux qui en bénéficient…
Docteur Woe : Absolument. Imaginez ce "petit village" du secteur privé, composé de seulement 17 millions de personnes, qui doit porter sur ses épaules une nation entière. C’est comme si ce village devait faire vivre des légions entières de bénéficiaires. Ce déséquilibre est tout bonnement absurde, et soyons francs, il ne peut pas tenir éternellement. Si le secteur privé faiblit, c’est l’ensemble du pays qui vacillera avec lui.
La Gazette du Fonctionnaire : Mais alors, pourquoi l’État ne fait-il rien pour alléger la charge de ce village ? Pourquoi continue-t-il au contraire de l’assommer avec des taxes et des réglementations ?
Docteur Woe : Ah, la question du siècle ! Voyez-vous, après une longue observation clinique, j’ai diagnostiqué chez l’État une pathologie mentale avancée, que j’appelle le syndrome PUBLIC. C’est une affection redoutable qui s’attaque à la rationalité de l’État et le pousse à prendre des décisions auto-destructrices.
Les symptômes de ce syndrome PUBLIC sont faciles à reconnaître :
P : Persécution – L’État considère le secteur privé comme un ennemi potentiel, qu’il surveille en permanence comme s’il risquait à chaque instant de trahir la nation.
U : Ultracontrôle – Le besoin maladif de tout réguler et de tout encadrer, jusqu’à la moindre petite entreprise de village, pour s’assurer que le privé ne gagne pas trop d’indépendance.
B : Bureaucratie – Une accumulation de procédures, de papiers, de formulaires, qui étouffent l’initiative et la croissance.
L : Lourdeur – Une inertie tellement pesante que chaque démarche administrative devient un parcours du combattant, sapant le moral des entrepreneurs.
I : Inquisition – Une obsession de la traque, où chaque entrepreneur est vu comme un escroc potentiel, chaque employeur comme un fraudeur.
C : Compulsion fiscale – Une compulsion à ponctionner le secteur privé encore et encore, quitte à en épuiser la source, tant que cela remplit les caisses de l’État.
Vous comprenez, le syndrome PUBLIC est dévastateur : il pousse l’État à voir le secteur privé comme un ennemi à réguler, taxer, et contrôler de manière frénétique – alors même que l’État en dépend pour financer son propre fonctionnement !
La Gazette du Fonctionnaire : Et vous pensez que cette attitude ne pourrait pas finir par déclencher un véritable cycle infernal ?
Docteur Woe : Nous y sommes déjà ! Ces "attaques" permanentes de l'Etat – qu’il s’agisse de taxes, de charges sociales, de réglementations, de contrôles prud’hommaux ou de l’URSSAF – fragilisent les entreprises, ce "village" qui soutient pourtant toute la Gaule.
Face à cette avalanche de pressions, beaucoup d’entreprises réagissent en réduisant leurs effectifs, en délocalisant leurs activités, voire en fermant purement et simplement. Et chaque fermeture, chaque emploi supprimé, signifie moins de revenus pour l’État.
Alors, que fait-il ? Il aggrave son propre syndrome PUBLIC en augmentant encore la pression fiscale pour combler ses caisses, ce qui étrangle d’autant plus les entreprises restantes. C’est un cycle infernal d’auto-sabotage.
La Gazette du Fonctionnaire : Ce modèle vous semble-t-il soutenable sur le long terme ?
Docteur Woe : Évidemment non. Le "village" du privé ne peut pas éternellement résister aux assauts d’un État qui, au lieu de le soutenir, l’accable.
Si nous voulons que ce modèle tienne, il est urgent que l’État commence à traiter son syndrome PUBLIC et à voir le secteur privé pour ce qu’il est vraiment : le pilier fondamental qui soutient toute notre société. Car sans ce village du travail, sans le privé, le pays s’effondrera, emportant avec lui tous ceux qui dépendent de son existence.
Sources et références académiques
Les interviews du Docteur Woe s'appuient sur de nombreux ouvrages académiques et études d'experts que vous pouvez découvrir. Bonne lecture !