L'aristocratie complice de Marx
Où l'on apprend comment l'aristocratie, pour protéger ses privilèges, a été le terreau du marxisme.

La Revue de l'Economie
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Interview du Docteur Woe
La Revue de l’Économie : Docteur Woe, vous affirmez que la libre entreprise a brisé les rentes de situation des aristocrates et affranchi les masses. Pouvez-vous nous expliquer cela ?
Dr. Woe : Absolument ! Revenons un instant à l’époque féodale. Les aristocrates dominaient l’économie grâce à un modèle simple : ils possédaient les terres, et les paysans, ou serfs, travaillaient pour eux. Le servage était une machine parfaitement huilée pour maintenir les élites dans l’opulence : les serfs n’étaient ni libres de partir, ni de négocier leurs conditions. Toute la richesse provenait de la terre et du contrôle total de la main-d'œuvre.
La Revue de l’Économie : En quoi la libre entreprise a-t-elle menacé ce modèle ?
Dr. Woe : Le capitalisme a renversé la table ! Avec l’essor des industries, les paysans pouvaient fuir les campagnes pour rejoindre les villes, attirés par des salaires plus élevés et, surtout, une liberté inconnue. Ce phénomène, que les Prussiens appelaient la Landflucht – ou fuite des campagnes –, a terrifié l’aristocratie. Imaginez leur désarroi : des ouvriers agricoles osaient quitter les champs pour travailler dans des usines où ils gagnaient mieux et n’avaient plus à subir les caprices de leurs seigneurs.
Prenez l’Angleterre, par exemple. Entre 1760 et 1830, pendant la Révolution industrielle, la population a doublé, et des milliers de travailleurs ont migré vers des villes comme Manchester ou Birmingham, laissant derrière eux le joug féodal.
La Revue de l’Économie : Et comment l’aristocratie a-t-elle réagi face à cette "fuite des serfs" ?
Dr. Woe : Par tous les moyens possibles, bien sûr ! Ils ont usé de manipulations législatives, de répression et d’une rhétorique hypocrite.
Un exemple flagrant : le Speenhamland System en Angleterre, instauré en 1795. Ce système permettait aux aristocrates de continuer à payer des salaires agricoles ridiculement bas, tandis que l’État subventionnait les revenus des travailleurs pauvres. C’était une façon élégante de préserver leurs rentes sans avoir à s’adapter.
En Espagne, les grands propriétaires terriens ont utilisé leur influence politique pour freiner les réformes agraires. Dans le Sud de l’Italie, les latifundia – ces immenses domaines agricoles – exploitaient des paysans qui devaient verser jusqu’à 50 % de leurs récoltes à leurs seigneurs. Certains propriétaires allaient même jusqu’à engager des milices privées pour maintenir leur contrôle !
La Revue de l’Économie : Vous avez mentionné que l’aristocratie critiquait aussi le capitalisme de manière hypocrite. Pourquoi cela ?
Dr. Woe : Ah, oui ! Ces pauvres aristocrates, tout à coup devenus défenseurs des travailleurs, dénonçaient les "horreurs" des usines. Ils parlaient d’exploitation industrielle, alors que leurs propres paysans mouraient littéralement de faim dans les campagnes. Mais leur objectif était simple : discréditer le capitalisme pour protéger leurs privilèges.
Cette critique a eu des conséquences inattendues : elle a nourri une idéologie radicale qui allait s’opposer au capitalisme avec une virulence encore plus grande. Eh oui, chers lecteurs, je parle du marxisme.
La Revue de l’Économie : Vous dites donc que les critiques aristocratiques ont contribué à l’émergence du marxisme ?
Dr. Woe : Exactement. L’aristocratie, en dénonçant les "abus" du capitalisme tout en maintenant ses propres pratiques féodales, a jeté les bases de la rhétorique marxiste. Karl Marx lui-même s’est appuyé sur l’idée, popularisée par les élites, que les usines étaient des lieux d’exploitation extrême. Mais ce qu’il omettait, ou ignorait volontairement, c’est que ces travailleurs venaient d’une misère encore plus grande dans les campagnes féodales.
Les aristocrates ont donc fourni le terreau idéologique du marxisme. En rejetant la libre entreprise et en refusant de reconnaître les progrès qu’elle apportait aux masses, ils ont alimenté une vision faussée du capitalisme comme un système intrinsèquement oppressif.
La Revue de l’Économie : Mais pourquoi cette critique a-t-elle trouvé un écho si fort ?
Dr. Woe : Parce qu’elle s’adressait aux frustrations des travailleurs, qui, dans les débuts de l’industrialisation, connaissaient encore des conditions difficiles. Marx a capté ce mécontentement, mais au lieu d’en attribuer la cause à la transition d’un système féodal vers un capitalisme naissant, il en a fait une critique globale du capitalisme lui-même. Il a ignoré l’histoire : le capitalisme, bien qu’imparfait, arrachait progressivement les masses à la misère.
La Revue de l’Économie : Alors, que faut-il retenir de cette interaction entre aristocratie, capitalisme et marxisme ?
Dr. Woe : Que l’aristocratie, en cherchant à protéger ses privilèges, a involontairement armé ses ennemis idéologiques. Ses critiques hypocrites ont donné au marxisme une base pour attaquer le capitalisme, tout en détournant l’attention de son propre rôle dans la misère féodale.
Mais heureusement, la libre entreprise a triomphé. Elle a brisé les rentes de situation, détruit en grande partie le pouvoir aristocratique, et permis une mobilité sociale et une prospérité sans précédent.
Voyez-vous, chaque fois qu’on critique le capitalisme aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de demander : voulez-vous vraiment revenir à l’époque où une poignée d’aristocrates contrôlaient tout et la majorité survivait à peine ? Je pense que non.
Sources et références académiques
Les interviews du Docteur Woe s'appuient sur de nombreux ouvrages académiques et études d'experts que vous pouvez découvrir. Bonne lecture !